Le gaz de schiste est contenu dans des petites poches disséminées dans la roche ; dès le forage d’exploration, il faut fracturer la roche pour libérer le gaz et obtenir un débit significatif. Pas d’autorisation de forages pour l’instant.
Le gaz de couche est aussi constitué de méthane ; il est adsorbé à la surface des blocs de charbon et de toutes les microfissures qui constituent une surface interne très importante.
Il peut être libéré si l’on diminue la pression (par exemple, en pompant l’eau dans la couche de charbon, comme dans le forage réalisé en Lorraine). Le débit sera proportionnel à la surface de contact entre le forage et le charbon ; c’est pourquoi il faut faire des branches horizontales dans la couche de charbon pour avoir un débit intéressant lors de l’exploration et estimer ainsi le potentiel.
Lorsque le gaz en contact avec les branches horizontales du forage a été libéré, le rendement diminue très vite ; si l’on veut passer à l’exploitation, il faudra soit utiliser la fracturation hydraulique pour augmenter le rendement, comme cela se fait en Australie ou en Chine, soit multiplier le nombre de puits, ce qui reviendrait à un réel mitage de la région, et parait difficile au regard de la densité de population.
L’entreprise "la française de l'énergie" (FdE) qui entend exploiter le gaz de couche en Lorraine et dans le Nord, affirme qu’elle n’utilisera pas de fracturation et obtient donc les autorisations de forages. Pourtant la technique mise au point par FdE ne permet pas d'exploiter le gaz de couche, pas même de certifier des ressources comme l'a encore montrer l'échec sur le dernier puits de Tritteling.
· La fracturation hydraulique est interdite pour l’exploration et l’exploitation depuis Juillet 2011 mais plusieurs candidats à la présidentielle ont déjà annoncé qu'ils abrogeraient cette loi et si les accords de libre échange étaient ratifiés, cette loi ne nous protègerait plus de toute façon.
· Gazonor affirme que la roche est suffisamment fracturée naturellement pour ne pas faire de fracturation. C’est loin d’être prouvé. Si c’est le cas, cela signifierait aussi que le méthane remontera certes par le puits de forage mais peut aussi remonter par toutes les fissures naturelles de la roche. Il contaminerait alors les nappes phréatiques sur son chemin et finira de toute façon par se retrouver à long terme dans l’atmosphère. En Australie et en Chine où l’on exploite le gaz de couche, des témoignages de pollution de l’air et de l’eau affluent.
· La cimentation des forages au niveau des nappes phréatiques et des couches géologiques laisse des interstices 5000 fois plus grands que les molécules de méthane ; de plus, aucun ciment ne résiste à des mouvements de terrains.
Or le risque de mouvement de terrain est reconnu dans ces régions dans lesquelles l'exploitation du charbon a laissé des milliers de kms de galeriesde mines.
· Les eaux de pompage ne seront pas retraitées. Elles seront revendues pour des usages industriels ou rejetées dans les cours d’eau ! Les analyses de l’eau du puits de Folschvillers (en Lorraine) fournies par la société EGL portent sur un nombre d’éléments qui est loin d’être satisfaisant ; les géologues affirment que le bassin minier est en partie composé de shales noirs, riches en métaux lourds et en éléments radioactifs qui pourraient remonter au moins avec les boues de forage. Qui contrôlera les boues de forage ?
·
· Qu’il s’agisse de gaz de schiste ou de gaz de houille, le rendement d’un puits de forage diminue très vite (diminution souvent de 50 % dès la fin de la deuxième année) ; ensuite, les compagnies seront tentées par la fracturation hydraulique, pour augmenter les rendements (comme cela se fait presque partout). La pression des lobbies pétroliers sera alors grandissante pour autoriser cette fracturation, sachant que le Nord/Pas-de-Calais comme la Lorraine sont des régions densément peuplées, qui ne permettent pas la multiplication des puits.
· Et si aucune fracturation n’était utilisée, l’exploitation nécessiterait la réalisation de forages nombreux et rapprochés ainsi que de nouvelles infrastructures (routes pour les transports de matériels, de gaz, d’eau…) qui entraînent la destruction des paysages tout autant que celle des économies agricoles et touristiques ; le bassin minier du Nord est pourtant classé au patrimoine mondial de l’UNESCO…
· A la fin de l’exploitation, on se retrouvera avec des puits qui fuient et une remontée de gaz par les fissures naturelles de la roche, vraisemblablement sur quelques centaines de mètres autour du puits de forage. Sont-ce les entreprises privées qui assureront la gestion et le coût des conséquences de l’après-exploitation ?
On peut craindre le pire car dans l’histoire récente la gestion de la dépollution des sites exploités par les entreprises privées est plutôt catastrophique pour l’environnement ! Dans la région, on a en tête le scandale de la gestion de la décontamination du site de Métaleurop et ce n’est qu’un exemple.
Pour l'instant ce gaz est enfoui dans les couches profondes de charbon, il n'a pas vocation à contribuer à l'effet de serre
laissons le dans le sous sol !